De nouveau un réveil à 1 h 30 du matin ! Et pas moyen de refermer l’œil. Je suis littéralement déchenillé. Je lis un peu sur le sujet via mon petit ordinateur de voyage et je découvre la chose suivante : si l’alcool aide à l’endormissement en début de nuit, elle peut également provoquer chez certains une perturbation du sommeil plus tard dans la nuit. Or je m’envoie quelques bières thaïes tous les soirs, et ces dernières pourraient bien influer négativement sur mon sommeil, en plus du décalage horaire. Je vais donc tenter l’expérience de ne plus boire de bière du tout, en espérant que cette action de grâce produira un effet positif sur mon sommeil. Malgré cela je m’oblige à rester au lit jusqu’à l’appel à la prière du muezzin à 5 h 25 très exactement, qui pour moi n’est qu’une autorisation à prendre ma douche.

Le pantagruélique petit déjeuner avec mon pote écossais est un grand moment. Les aller-retours au buffet s’enchainent à une cadence effroyable. Le personnel semble nous regarder de travers. Peut-être commence-t-il à regretter cette formule du buffet à volonté ! Les tables sont disposées autour d’un grand bassin agrémenté de jets d’eau et peuplé de poissons rouges de belle taille. L’air brassé des ventilateurs associé au bruissement doux de l’eau en cascade fait de cet endroit un véritable havre de paix, avant de replonger dans le tumulte des rues de Bangkok.

Tuk-tuk

Dès la sortie de l’hôtel, les chauffeurs de tuk-tuk proposent leurs services, le plus souvent de façon très tranquille, mais parfois en insistant lourdement. Très poli et souriant ils peuvent en un clin d’œil devenir agressif, et une petite insulte en thaï peux même fuser. Certains ont du mal à admettre que l’on a parfois simplement envie de marcher dans la rue, sans autre but que de flâner. Mais la plupart d’entre eux sont extrêmement sympathiques, serviables et de bon conseil.

Je me dirige de nouveau vers le fleuve Chao Phraya. le bateau est vraiment un excellent moyen de déplacement. Pratique, facile à emprunter, très peu chère et agréable pour les yeux. Les arrêts sont nombreux sur ses deux rives, les rotations sont fréquentes, il n’y a que peu d’attente, et tout cela fonctionne non pas à la baguette, mais au sifflet des membres d’équipage.

Et c’est une bonne chose, parce que de nombreux sites touristiques jalonnent le fleuve, dont Chinatown, visité hier, mais aussi de somptueux temples bouddhistes, des restaurants dont les terrasses surplombent le fleuve, de charmants petits hôtels de bois, enfouis dans une verdure luxuriante, ce qui tranche franchement avec le bétonnage des hautes tours modernes en arrière plan. Des quartiers pittoresques, moins visités par les touristes, quelques églises également, de petite taille, et semble-t-il bien entretenues. De grands et somptueux bateaux de bois croisent sur le fleuve. Magnifiquement décorés, ce sont, pour la plupart, des bateaux restaurants rattachés à des hôtels le long de ce grand ruban d’eau, et destinés à de courtes croisières. Ils sont surmontés d’un toit qui rappelle les maisons traditionnelles thaïlandaises.

Une autre curiosité flottante : ces grandes barges chargées de vrac de toute sorte, attachées les unes aux autres et tractées par un minuscule bateau. Ces embarcations sont l’équivalent de nos péniches, si nombreuses par le passé. C’était une belle idée, mais comme le train, tout cela est presque tombé en désuétude, au profit du tout routier, et les méfaits qui vont de pairs. 

Le bateau est aussi un moyen de locomotion rafraîchissant, cette masse d’eau, associé à la vitesse de l’embarcation, ont tendance à atténuer la moiteur ambiante.

Banc de plastique

C’est également et malheureusement un bon moyen de voir de près l’étendue de nos dégâts envers la nature, nous les êtres humains. Partout sur le fleuve, les déchets de nos vies quotidiennes en flottaison. Les déchets de plastique bien sûr. Ces derniers s’agglomèrent avec des branches et des feuilles arrachées en amont sur les rives du fleuve pour former de véritables bancs compacts. Quelques bateaux poubelles s’acharnent à ramasser ce jus de l’humanité. Les déchets qui passent au travers, et ils sont nombreux, iront se jeter dans le golfe de Thaïlande, au sud de Bangkok. Ils viendront tôt ou tard, agrandir le sixième continent, ou s’échouer sur le littoral et ingurgiter par les animaux marins. Tout cela forme un paysage dont mes yeux, c’est certain, jamais ne s’habitueront. Il serait absolument mal venu de jeter la pierre aux locaux, ils ne font que subvenir à nos besoins d’Occidentaux trop gâtés dont je fais pleinement partie. Et je n’ose imaginer à quoi pourrait ressembler le fond du fleuve. On ne doit pas être très loin de l’enfer. C’est la version aquatique de Chinatown, l’avant, l’après. Et la nature dans tout ça ?

Le Wat Arun

Mais remontons à la surface pour retrouver le brillant d’un temple bouddhiste, le superbe Wat Arun, sur la rive droite du Chao Phraya. Ici tout est beau et pimpant, les allées tirées au cordeau entour des espaces verts magnifiquement entretenu. Et au milieu, ce temple blanc et sa flèche si particulière, que l’on reconnaît de loin. Peut-être devrions-nous prendre exemple. La planète entière devrait ressembler à un temple bouddhiste, ou le respect est partout. Mais la sagesse bouddhiste s’arrête net devant cette muraille que représente notre société du « consommer toujours plus ». Sachant que d’énormes problèmes subsistent encore au sujet des déchets de plastique dans les pays dits « moderne », combien de décennies faudra-t-il encore pour stopper ce fléau dans le reste du monde ? Dans ce pays, les feuilles de bananiers servaient autrefois d’assiettes. Aujourd’hui les plats concoctés dans les street food sont servis dans des assiettes en plastique. Quand les poubelles débordent, et c’est souvent le cas, au moindre coup de vent, à la moindre averse, ces déchets se retrouvent dans la rue. Puis un cours d’eau, nombreux à Bangkok, les collectera et les acheminera jusqu’au grand fleuve, la dernière étape de cet insalubre périple étant l’océan.

Le Wat Arun / Cliquez sur une image ci-dessous pour agrandir

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Je sors de ce lieu, ébloui par tant de minutie donné à chaque détail de ce temple. Les artisans voués à cette religion peuvent aisément être comparés à ceux de l’Égypte ancienne, tout du moins dans la décoration de ces monuments.

Thaïlande

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