Atterrissage aux environs de midi à Bangkok, la capitale thaïlandaise. Peu d’attente à la douane, les passagers « classique » entrent relativement facilement dans le pays, sans trop de difficultés, rien à voir avec l’entrée aux États-Unis, de plus en plus restrictive.

Savon de Marseille

Je n’ai aucun bagage à récupérer, ce qui facilite grandement les choses. Je voyage de plus en plus légèrement, je me débarrasse du superflu, je me dépouille de l’inutile. Je n’ai jamais été un adepte de soirée « habillé », je n’ai jamais suivi la moindre mode, si ce n’est celle du fameux triptyque jean-basket-tee-shirt, ce qui allège considérablement mon sac, et par extension, mon esprit. Je me rappelle de mon premier voyage en stop à travers les USA. J’avais emporté un sac énorme, il me sciait littéralement les épaules. J’avais dû l’alléger de façon spectaculaire en cours de route. Aujourd’hui je ne pars jamais en voyage sans un véritable savon de Marseille. Je lave tous les jours le peu de vêtements que j’emporte. Laver régulièrement est la solution, le secret pour voyager léger, tout du moins dans les pays tropicaux. De ce fait, je ne perds pas non plus de temps le matin pour savoir ce que je dois porter durant la journée. Je n’emporte que le strict minimum : 

  • deux tee-shirts
  • deux shorts, dont l’un est transformable en pantalon me permettant d’entrer dans les temples bouddhistes les genoux couverts comme l’exige la tradition, ainsi que pour me déplacer en forêt, et l’autre étant également un short de plage.
  • une paire de baskets
  • une paire de sandales
  • une paire de chaussettes
  • deux boxers
  • un coupe-vent imperméable extrêmement léger, de la grosseur de mon poing une fois compressé
  • une casquette

Et c’est à peu près tout ce dont je m’autorise à emporter au niveau vestimentaire. C’est un véritable plaisir et finalement, un grand confort que de voyager léger. Se libérer physiquement d’un fardeau inutile donne autant de liberté de mouvement que de liberté d’esprit. Le corps et l’esprit sont désencombrés, libérés de ces choses futiles, comme imposées par le monde marketing actuel. Je dois sans doute passer pour un clochard aux yeux des gens qui ont cessé de réfléchir, pris qu’ils sont dans cette outrancière consommation. Mais alors qu’ils trimbalent leurs fardeaux, je trace ma route, léger et libre.

Khaosan

J’accède tranquillement au premier étage de l’aéroport pour prendre mon bus. Dès l’ouverture des portes, je ressens pour la première fois l’étouffante moiteur de ma destination, pas loin de 35°. Le bétonnage, et la pollution ne font qu’accentuer le phénomène. Point de verdure en ces lieux.

J’attrape le bus S1, un bus orange, sans fioriture, sans grand confort, avec tout de même la climatisation. Il m’emmène pour 60 Bath (1,60 euro) à travers Bangkok. Pas vraiment de gros trafic sur la route, et moins d’une heure plus tard, et sans changement, le bus orange me dépose directement dans le quartier de Khaosan, à quelques dizaines de mètres de mon hôtel. À cet instant, l’Asie me pète à la gueule : si le trafic routier est moyennement dense, c’est une effervescence qui règne partout sur les trottoirs. Entre les marchands de tout poil et les touristes, il est parfois bien compliqué de se frayer un chemin. Mais je n’avais encore rien vu…

Court-circuit

Je suis impressionné par les fils électriques le long des poteaux qui les soutiennent, et parfois jusque dans les arbres. C’est un véritable amas de câbles qui partent dans tous les sens, se chevauchent et s’entremêlent pour former une espèce de masse informe et monstrueuse, prompte à s’embraser au moindre court-circuit comme j’en ai été le témoin. Absolument aucun étonnement de la part des Thaïlandais, scène apparemment courante ici, dans les rues de Bangkok. Les électriciens préposés à la maintenance de ce fouillis sont soit des génies, soit des fous, probablement un peu les deux.

Alexandre de Chaumont

En préparant ce voyage, j’apprends que la France a été présente en Thaïlande sous Louis XIV. En décembre 1684, le Roi-Soleil nomme un militaire de la marine royale, Alexandre de Chaumont, ambassadeur extraordinaire auprès du roi de Siam ou royaume d’Ayutthaya, les noms donnés à la Thaïlande au cours de cette époque. Il embarque à Brest en compagnie d’une délégation religieuse, avec en tête, convertir le roi de Siam au catholicisme, la mise sur pied d’échanges commerciaux, et éventuellement par la suite, faire de ce coin d’Asie, une lointaine colonie. Il est reçu avec les honneurs en octobre de la même année par le roi Narai le Grand dans la ville d’Ayutthaya, alors capitale du royaume de Siam, au nord de l’actuel Bangkok.

Finalement, en 1688, après la mort du roi Narai Le Grand, un coup d’État anéantit les rêves de grandeur de la France. Pratiquement tout les occidentaux, dont les français, sont éconduit par Phetracha, le nouveau roi autoproclamé du pays. Seuls quelques missionnaires français furent autorisés à rester. C’est un échec de la France. La Thaïlande ne sera jamais une colonie française, ni d’ailleurs d’aucune autre nation. 

Colonialisme moderne

Mais en arrivant dans le quartier de Khaosan, je constate la présence de bon nombre de mes compatriotes, et une multitude d’Occidentaux de tous horizons. Aujourd’hui, le colonialisme moderne s’appelle tourisme de masse. Et comme le colonialisme, il dicte ses lois, ses règles, ses exigences, en mettant beaucoup d’argent sur la table, ce qui efface la moindre difficulté, et tait la moindre plainte.

Béton

La chambre d’hôtel que j’occupe est sans grande prétention. Aucune importance, je ne suis pas là pour rester entre quatre murs. Mais l’hôtel est globalement très correct, et une piscine sur le toit rendra les chaudes soirées fort agréables.

En bon touriste que je suis, je descends quelques bières en soirée pour fêter mon arrivée en Thaïlande. De la terrasse de mon bar, légèrement surélevée, j’observe le va-et-vient des touristes et des marchands ambulants qui s’installent partout dans la rue, rendant cette dernière quasiment piétonne. Une bonne ambiance règne ici, les sourires sont partout. Le Thaïlandais semble heureux.

Je communique avec l’un de mes cousins et lui indique où je me trouve. Il était dans ce même quartier il y a de cela presque 35 ans. Il logeait dans une très vieille auberge en bois dans cette rue. J’ai beau chercher, il n’y a plus un seul bâtiment en bois dans ce coin de Bangkok : du béton, et juste du béton. J’aurais beaucoup aimé connaître cette époque, cela devait être simplement beau, en tout cas plus authentique. Comme partout, des quartiers entiers de ce type ont été rasés pour faire place à des immeubles de béton, de verre et d’acier. Ces mêmes immeubles « moderne » que l’on voit partout autour de la planète, carrés, tristes, uniformes et dépossédés de l’histoire du lieu, abritant les mêmes chaînes de magasins. C’est l’âme de ces quartiers qui disparait avec ces vieilles bâtisses plusieurs fois centenaires, pour faire place à l’uniformisation du monde.

 Malgré cela, je suis heureux d’être ici, j’ai hâte de découvrir ce pays. Au soir de ce premier jour en Thaïlande, la fatigue du voyage se fait ressentir, il faut dormir…

Thaïlande

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