Le décalage horaire a fait son œuvre, je me réveille à 1 heure du matin ! Longue seconde partie de nuit en perspective, entre lecture et tentative d’endormissement. Mais rien n’y fait, j’ai les yeux plus ouverts que le grand-duc à l’affût. Peu avant 5 h 30, je suis surpris par l’appel du muezzin. Mon hôtel se trouve à quelques dizaines de mètres d’une mosquée. C’est la première fois que je suis confronté à cela. C’est une chose étrange, que d’entendre cet appel à la prière, ici dans un pays en grande majorité bouddhiste. Mais le bouddhiste est tolérant.

J’attends l’heure du petit déjeuner avec impatience. Tourner en rond dans une chambre d’hôtel va bien 5 minutes, et à 6 h 30 pile je me précipite sur le buffet fort bien garni. Je pense être le seul à cette heure si matinale, que nenni ! Quelle effervescence ! Le monde s’affaire de toute part, locaux comme touriste, tout du moins, ceux n’ayant pas trop fait la fête durant la nuit, parce que le quartier s’y prête.

Je prends mon petit déjeuner dans la cour intérieure de l’hôtel. C’est un endroit assez agréable. Un fin brouillard s’échappe d’un grand bassin dissimulé dans la verdure, au milieu de cette place. D’énormes poissons rouges glissent doucement entre les rochers.

À cette heure-ci, la moiteur est déjà là, de gros ventilateurs distillent quelques courants d’air aux clients attablés. Succulente nourriture thaïeet européenne, et le tout en abondance, de quoi me remplir l’estomac jusqu’au milieu de l’après-midi.

Je sympathise avec un Écossais qui prend son petit déjeuner à la table voisine de la mienne. Jim est un géant de près de deux mètres dont la sympathie est proportionnelle à sa taille. Dans son Écosse natale, il gère sa petite entreprise d’arboriculture, il prend soin des arbres. Il est comme moi en vacances. Mais contrairement à moi, il est proche de la retraite. Il prospecte les environs pour peut-être, un jour, s’établir en Asie, tout au moins l’hiver, quand l’heure viendra pour lui de tirer un trait sur une vie professionnelle bien remplie. Il est vrai que l’hiver en Écosse et en Thaïlande n’est en rien comparable.

Nous nous verrons ainsi tous les matins durant ces quelques jours passés à Bangkok. Nous nous racontons nos journées, nos vies. Nous sommes tous deux proches de la nature, nous nous comprenons. Sympathique Jim.

Le Grand Palais

Première journée véritable en Thaïlande. Je souhaite visiter le Grand Palais, tout à la fois une enceinte religieuse et un complexe appartenant à la royauté. En haute saison, comme c’est le cas en ce début janvier, mieux vaut s’y atteler de bonne heure le matin. Entre les véritables pèlerins bouddhistes et les simples touristes, la foule est considérable.

Impossible de pénétrer ici épaules et genoux découverts, c’est le règlement, mais surtout une marque de respect envers cette religion, et les vigiles veillent. Pour pallier à cela, une multitude de commerçants s’emploient à vendre aux contrevenants, pantalons et tee-shirts, moyennant une poignée de bath.

Le Grand Palais est l’un des monuments les plus connus et visités de Bangkok. C’est en 1782 que le roi Rama 1er fait construire quelques bâtiments en bois dans le village de Bangkok sur la rive orientale du fleuve Chao Phraya, à l’endroit même ou une communauté chinoise a élu domicile. Ces derniers seront contraints de quitter les lieux pour aller s’installer quelques kilomètres plus loin, dans l’actuel China Town. Les rois qui s’y succèdent, améliorent et agrandissent le site jusqu’à occuper une surface d’environ 22 000 m2. De hauts murs circonscrivent le site sur presque deux kilomètres. Le Grand Palais sera la résidence officielle des rois de Siam jusqu’en 1925. Aujourd’hui, la place du trône y demeure encore, ainsi que quelques bureaux gouvernementaux. Mais ce palais est surtout un lieu de visite incontournable, et notamment le Wat Phra Kaew, le temple du Bouddha d’émeraude. Wat signifie temple avec des moines bouddhistes résidents là, mais plus largement ce terme signifie un lieu de culte bouddhiste. Ce temple abrite une petite statue en jadéite haute de 66 cm. Elle est le symbole religieux de la dynastie Chakri, au pouvoir depuis 1782, dont Rama X, actuellement sur le trône. Cette statue est vénérée dans tout le pays. L’une des cérémonies, célébrées dans ce temple, consiste au changement de costume de la statue par le roi lui-même. Un costume par saison : la saison chaude, la saison des pluies et la saison fraîche. C’est la foire d’empoigne pour approcher cette statue. Je ne la verrai que de loin, je cède bien volontiers ma place aux croyants en pèlerinage.

Le bouddha d'émeraude
Le Bouddha d’émeraude. Photo Gremel Madolora/Wikimedia

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Il faut une journée entière pour faire le tour de ce site remarquable. Probablement plus pour les passionnés d’art bouddhique. De magnifiques fresques ornent les murs en arcades sur des centaines de mètres. Ces dernières peuvent être admirées à l’ombre, détail non négligeable vu la chaleur. C’est un travail absolument colossal réalisé sur ce site : des statues de Bouddha de toute taille et de multiples matières, des bâtiments à l’architecture époustouflante, magnifiquement façonnés jusque dans les moindres détails. De-ci, de-là, des moines et des nonnes prient ou entonnent des mantras ou des chants, souvent en cœur, parfois isolé. Mais j’ai tout de même un peu de mal à comprendre comment ils parviennent à trouver là une certaine paix intérieure, au milieu de ce public compact, bruissant et loin d’être toujours respectueux du lieu. Ils ont en eux cette capacité remarquable à s’extraire mentalement du brouhaha ambiant. Je n’aurai sans doute jamais cette force-là. Seule la sérénité de la nature m’apaise, elle est mon temple, mon mantra, mon repos.

Je retarde le plus possible ma sortie, il y a tant de choses à voir. Tant de beautés réalisées de la main humaine et réunies dans un même lieu forcent le respect. Je m’extrais à regret, de cet endroit, un peu sonné tout de même.

Je me retrouve dans une rue fort commerçante pour reprendre mon souffle. Je me restaure et bois abondamment par cette chaude journée. Le fleuve Chao Phraya n’est pas loin. Je repère l’embarcadère pour mon programme du lendemain, j’aimerais voir Chinatown et m’y rendre par le fleuve.

Je rentre tranquillement à l’hôtel. À pied. Des chauffeurs de tuk-tuk, petit taxi tricycle très répandu ici, me proposent leurs services, je refuse poliment, mais certain insistent parfois lourdement.J’ai tout mon temps, je préfère marcher. Cela me permet de prendre mes marques en douceur, de m’orienter, de m’imprégner des lieux. Il y a de petits temples disséminés çà et là sur mon chemin. J’en visite quelques-uns, dont certains sont absolument superbes et sans la foule, lieu de quiétude.

Il y a une très belle piscine sur le toit de l’hôtel et c’est heureux. Après avoir vadrouillé toute une journée, se vautrer dans l’eau est une bénédiction. L’eau apaise le corps et donc l’esprit. Un bain de jouvence au milieu de l’effervescence de la capitale thaïlandaise, avant de retourner dans ce bouillon, pour le repas du soir.

J’ai déjà avalé quelques repas depuis mon arrivé, mais je reste pour l’heure assez déçu de la nourriture proposée, tant dans les restaurants classiques, que la street food des marchands ambulants sur les trottoirs. Et pas vraiment bon marché, quartier touristique oblige. Je m’écarte donc un peu du quartier de Kaozan pour tenter des choses plus pittoresques. Un petit restaurant vietnamien m’a vraiment beaucoup plu : personnel sympa, une nourriture excellente, de belles portions et le tout très bon marché. Quoi de plus ! J’y retournerai à plusieurs reprises durant ces quelques jours à Bangkok.

Thaïlande

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