Je crois avoir résolu en grande partie mes problèmes de réveil beaucoup trop matinaux. Je me suis interdit de boire une seule goutte d’alcool en soirée et le résultat est éloquent : j’ai ouvert les yeux 5 h ce matin ! Enfin une nuit correcte, je suis en pleine forme. Le décalage horaire, associé à l’alcool en soirée, a retardé la mise au point de mon horloge interne. Si l’alcool nous endort plus facilement en début de nuit, cette substance peut, à l’inverse, avoir un effet néfaste sur notre sommeil le reste de la nuit. Plusieurs études le démontrent. Certaines personnes peuvent ne rien ressentir de tel, mais personnellement je ressens très fortement ses effets par de très mauvaises nuits. Donc abstinence totale quelque temps. Bien dormir est tellement important ! J’ai non seulement dormi plus longtemps, mais j’ai également rêvé d’une jolie fille de mon entourage : Emilie… quoi de mieux ?

Plancher de bois cloué, confort primaire, véhicule d’un autre âge, voici les bus publics de Bangkok. Et j’adore ça ! Ou tout du moins, certain bus, parce que tous ne sont pas comme le premier que j’emprunte. Il me rappelle les bus de ma jeunesse dans les années 70. Point ici de climatisation, et pour cause : aucune fenêtre dans la partie basse, la climatisation se fait naturellement, en roulant. On respire à plein poumon la pollution, notamment sur les grands axes de la ville. Quand le trafic est moindre, les cadences sont infernales. Et comme apparemment beaucoup de choses ici : facile, pratique et peu chère.

Chatuchak Weekend Market

Mais sur la fin de ce parcours en bus qui doit me mener sur un énorme marché, voilà que me prend ma première diarrhée ! La première sur 4 durant ce voyage. Et elle arrive comme ça, sans prévenir, par-derrière ! Je commence à me faire du souci parce que les toilettes publiques ne sont pas chose commune à Bangkok. Dans mon « malheur », le bus s’arrête à hauteur d’un ravissant écrin de verdure, et j’aperçois mon salut à quelques dizaines de mètres : des toilettes publiques. Je suis sauvé ! L’instant fatidique est tout de même retardé : pas de papier toilette dans les wc publics, et pas non plus, bien sûr, dans mon sac à dos. Règle numéro une : en vadrouille, toujours emporter avec soi quelques feuilles de papier toilette dans le cas d’une envie pressante. Fort heureusement des arbres, arbustes et autres plantes tropicales sont partout autour des toilettes. Je resorts promptement en me dandinant, parce que l’affaire devient critique ! Quelques feuilles d’un « Bastard Teak » m’ont tiré d’affaire… Le nom de chaque arbre est inscrit sur un petit écriteau. Optez donc pour les jeunes feuilles du bout des branches… elles sont plus douces ! 

Chatuchak Weekend Market
Merci !

Chatuchak Weekend Market

Me voici donc libéré de ce poids et dispo pour la visite du plus grand marché de Bangkok : le Chatuchak Weekend Market. C’est un énorme marché de 15 000 stands situé dans le quartier de Chatuchak et qui comme son nom l’indique se déroule chaque week-end. Très facilement accessible depuis Kahosan par le bus n° 23 qui s’arrête pratiquement à sa hauteur. Gigantesque, bien agencé et propre, un temple de la consommation. Il est sûrement préférable de s’y rendre en fin de voyage, dans la perspective de ramener quelques souvenirs, sans s’alourdir trop tôt.

Artisanat, habillement, mobilier, nourriture, animaux vivants… que ce soit pour les touristes, les gens de la ville et d’ailleurs, les grossistes occidentaux à la recherche du nouveau produit, il y en a absolument pour tous les goûts.

Malgré l’immensité de ce marché, je ne me sens pas oppressé par la foule. L’ambiance est même plutôt relaxe, les marchands n’ haranguent pas les visiteurs devant leur échoppe. On peut circuler de façon paisible dans le dédale de ce marché. Par ailleurs, la nourriture est excellente, et d’une incomparable fraicheur, due au nombre considérable de consommateurs présent ici. Telle une poule, je picore, je teste, je goutte à tout, mais en très petite quantité. Les jus de fruit, entre autres, ajoutés à de la glace pilée sont absolument délicieux.

Voyage léger

Je n’achète rien de particulier pour deux raisons : d’une part, je tiens à voyager léger. Effectivement pour ce voyage, je n’ai qu’un petit sac à dos de moins de 30 litres, et ce n’est que du bonheur quand il n’y a qu’un seul sac à gérer pour emprunter entre autres, avions, trains, bus, songthaews, taxis… D’autre part, les souvenirs « matériels » ne m’intéressent pas plus que cela. Ce sont bien souvent d’ailleurs des pièges à touristes. Même ici en Thaïlande, le « made in China » est omniprésent. À cela, je préfère les souvenirs visuels emmagasinés dans ma mémoire : un lieu, comme ici ce marché, une plage (déserte), une rencontre impromptue, un évènement particulier… Ramener un objet pour le poser sur une étagère n’a pas beaucoup de sens pour moi. Il prend la poussière, il encombre, pour un jour finir au fond d’un carton et ensuite dans une déchetterie. Bien sûr, avec le temps, notre mémoire devient défaillante. Alors au cours de mes voyages, un petit carnet m’accompagne en permanence : armé d’un célèbre stylo Bic 4 couleurs, j’y dépose ma pérégrination. Je délocalise ma mémoire. J’y exporte mes données. Un petit appareil photo, mais de bonne facture, vient compléter cet arsenal et je suis ainsi assuré de ramener l’essentiel, sans me surcharger inutilement. De quoi parle-t-on 30 ou 40 ans après un voyage ? Des babioles ramenées lors de ce voyage, qui probablement n’existent plus ? Ou d’une heureuse rencontre en cours de route ? Malheureusement notre monde a fait le choix du « consommer toujours davantage. Pour autant, sommes-nous contraints d’obéir à ce système ? À titre personnel, je le refuse et le récuse. Je n’ai rien à prouver d’un voyage, je n’ai pas à ramener une preuve matérielle de sa réalisation. Je ne concours à rien.

Le bus qui me ramène vers le quartier de Kahosan est beaucoup plus récent que le précédent. C’est un bus “mondialisé”, affreusement banal, comme il en existe tant autour de cette planète. C’est bien dommage, l’authenticité et le charme ont disparu. Le grand lissage a fait son œuvre, comme si la différence était une anomalie, une faute de goût.

Je descends de mon bus très en avant de Kahozan. Je souhaite terminer à pied, juste pour ressentir davantage encore l’esprit de cette ville. Je crois aussi que le simple fait de marcher me manque. La grande ville n’est pas propice à l’effort physique. Peut-être aussi ne suis-je pas fait pour m’attarder trop longuement dans une métropole. Naturellement je me dirige vers le grand fleuve, il m’attire comme un aimant, je m’y sens bien. J’ai aussi la sensation que les gens, autochtones comme touristes, sont plus détendus à son contact. 

Ce fut tout de même une bonne journée. Je me suis saoulé de couleur, d’odeur, et de toutes les sensations que procure un lieu tel que le Chatuchak Weekend Market. Je rentre harassé de fatigue. La piscine au sommet de mon hôtel est la bienvenue. 

Demain je m’envole pour Chiang Mai, et Chiang Mai… c’est le Nord…

Thaïlande

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