Des idées noires, de mauvaises nuits, de mauvais jours, quelques instants euphoriques bien trop brefs, une insupportable routine du quotidien, le tout surnageant dans une actualité des plus anxiogène. Pour résumer, une dépression, une déprime, je ne sais pas vraiment, s’est installée, s’est instillée en moi, dans le tréfonds de mon âme.
Mais contrairement à bon nombre d’individus confrontés à ce phénomène, je suis en mesure de mettre des mots sur ce mal être : je suis en manque. Et plus exactement en manque de voyage.
Un virus nommé « covid » dans un premier temps, fut responsable de ma sédentarité forcée. Assigné à résidence par les autorités régulatrices du monde civilisé. Peut-être serait-ce là l’occasion de réfléchir sur la mise en cage d’animaux sauvage, elles aussi victimes innocentes des autorités régulatrices du monde civilisé.
La question du covid presque réglé, c’est la rénovation par mes soins d’un bien immobilier qui me prive de m’envoler vers de lointaines destinations. Bien évidemment incomparable avec le virus puisque je suis volontaire pour cela, mais extrêmement chronophage, si comme dans mon cas on réalise soi-même les travaux.
Mais les faits sont là, pour de multiples raisons, je suis contraint à l’immobilisme. Contraint à tourner en rond dans un aquarium invisible imposé par d’autres personnes dans un premier temps, et pire que tout, par moi-même.
N’avoir aucune perspective de voyage en tête est tout bonnement contraire à ma personnalité vagabonde. J’ai encore beaucoup de travail à consacrer à ce bien immobilier. Mais je dois avant tout penser à mon équilibre psychique pour ne pas sombrer complètement. S’éloigner trop longuement de la personne que l’on est peut engendrer de graves conséquences. Alors il faut que je parte. Brièvement, mais, il faut que je parte. Comme l’alcoolique réclame sa ration, comme le toxico réclame sa dose, le voyageur réclame son ailleurs. Question de survie.
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