Malgré les apparences, ce petit être dans les bras de sa mère est en sursis. Son territoire, ainsi que celui de ses congénères, s’amenuise sous les coups de boutoir d’une humanité devenue folle. En Thaïlande, pour satisfaire un tourisme de masse toujours plus expansionniste, on arrache à ces animaux des territoires toujours plus vastes. Ils sont chassés toujours plus loin, toujours plus haut, jusqu’à rencontrer à nouveau une route, un complexe hôtelier, un village, une ville… Cernés de tous côtés, un certain malêtre s’installe en eux. Nul besoin d’études scientifiques pour comprendre cela. Ils ressentent les émotions tout comme nous. À quel moment l’humanité songera-t-elle à enfin respecter ce petit être ?
Cela se passe en Thaïlande, mais nous pourrions, de la même façon, transposer cela dans les Alpes. Là aussi, la Nature toujours recule face au béton et à l’acier. La nuit venue, je vois toujours plus haut scintiller les lumières d’une humanité grandissante, envahissante, conquérante.
Filez plus loin les bêtes, l’homme et sa toute-puissance destructrice s’installe là où il le souhaite.
La Nature toute entière est en sursis.
La délivrance des permis de construire se fait entre hommes. Jamais, sans jamais demander l’avis à un petit singe.
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