Je m’offre une virée à la journée avec mon van, en passant par le col de la Colombière, puis par le col des Aravis. Il ne pleut pas, mais il fait relativement froid pour une deuxième quinzaine de mai. Pas plus de huit degrés au col des Aravis. Temps bouché et venteux. Malgré cela, beaucoup de monde se presse sur les sinueuses routes alpines. Je n’ose imaginer par beau temps. Voitures, camping-cars, vans, dont le mien, cyclistes et motos tentent de cohabiter. Lorsque la technologie le permettra, ce dont je ne doute pas, les trottinettes électriques aussi graviront les cols.

Ce que je pense être un club de motard a traversé le village du Grand-Bornand. Tous en file indienne, ils étaient aux alentours de 200 motos. Se regrouper de cette manière, et sillonner ainsi à travers la montagne a quelque chose d’irrespectueux, d’indécent, et de méprisant en ce lieu. Mais la marmotte ne fait pas le poids, face à tant de cuir et d’acier. La montagne, ces habitants, les bêtes, cet environnement naturel tout entier méritent autre chose qu’un tel « spectacle ». Mon admiration va toute entière vers le motard solitaire.

On a transformé les Alpes en un immense parc d’attractions. L’hiver, sur les pistes, des bars d’altitude crachent de la musique en plein air, qui se répercute haut dans la montagne, et parfois jusqu’aux versants opposés. Ici comme ailleurs, où l’argent coule à flots, les autorités regardent ailleurs ou ferment les yeux, on hiberne quand cela nous arrange. La Nature passe au second plan : il est interdit d’interdire, et le spectacle continue. 

Voyageur-Solaire

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