Ces deux images ont été prises du même point de vue, mais 30 ans se sont écoulés entre la première et la seconde image.

De ce point de vue, j’ai appelé l’un de mes cousins qui lui était là il y a 30 ans justement.

Il raconte :

Au hasard d’un bateau de pêcheur acceptant de nous y emmener depuis Krabi, nous débarquions directement sur la plage, les pontons, bien sûr, n’existaient pas. Il n’y avait alors pas la moindre installation touristique, si ce n’est 3 ou 4 bungalows disséminés dans la cocoteraie du côté de Long Beach, sans climatisation, sans confort aucun, accueillant quelques voyageurs égarés, et autres marginaux, pour la plupart français et allemands. L’eau potable était tirée d’un puits. Venir ici était encore une aventure .

Aujourd’hui, les installations touristiques recouvrent l’ensemble de l’espace entre les deux plages et au-delà. Pas un m2 n’a été oublié. Mis à part les quelques sentiers pour se rendre dans les différents « view points », les sentiers permettant de parcourir cette île sont quasiment inexistants, à l’abandon. Cette île est en grande partie dédiée aux fêtards et aux excursions en bateau. Tout effort physique est banni. Probablement trop peu rentable.

Je fais moi-même partie de ceux qui profitent de tout cela, j’en suis bien conscient. Je critique simplement deux choses : tout d’abord un nombre considérable de personnes agglutinées en un même lieu avec, inéluctablement, les effets néfastes liés à ce phénomène. Une « régulation » de l’humain doit un jour s’opérer dans ces endroits paradisiaques. Ensuite la promotion d’un tourisme unique est, me semble-t-il, une erreur. Des sentiers entretenus, permettant des excursions à travers cette belle île, au relief escarpé me semblent logiques. Des logements dédiés aux randonneurs disséminés de façon harmonieuse et discrète dans la nature permettraient à quelques familles de vivre d’un tourisme « vert », respectueux de cet environnement et de ses habitants. 

Mais pour l’heure, rien de tout cela. En soirée je me balade sur la plage qui ressemble davantage à une boite de nuit à ciel ouvert qu’à une plage. Les bars envoient du gros son et les lumières explosent dans l’air du soir.

J’aurais aimé être là… il y a trente ans. 

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