Se risquer à Vivre : bien trop souvent nous entravons nos rêves d’enfance, pour finalement vivre à côté de soi.
Depuis ma plus tendre enfance, je n’ai cessé de prendre des risques. Une jeunesse sans écrans nous a permis de découvrir la Nature, et ce faisant de nous découvrir nous-mêmes : grimper aux arbres, puis sur de petits rochers, puis des rochers plus grands jusqu’à devenir falaise, mur de glace et autre pente de neige croulante. Ou par la suite, une voile de parapente sur la tête, à survoler l’Alpes dans tous les sens, sans même savoir que le risque zéro n’avait point sa place ici. Nous grandissions avec la montagne. Elle nous éduquait.
Depuis quelque temps, trop longtemps, des problèmes de santé me privent d’une partie de mes capacités physiques, et m’enlèvent momentanément la possibilité d’aller « conquérir l’inutile ».
Par ce fait, et malgré moi, je découvre l’effroyable routine d’une vie sans aspérité, sans risque, sans consistance, évidé de sensationnel : une vie en troupeau. Cette mise en cage forcée de ma personnalité, la seconde après l’étape covidéenne, confirme ma réalité : les rêves de mon enfance doivent à tout prix demeurer ma vie durant. Il m’est un devoir de respecter qui je suis, et peu importe si cette vie doit être brutalement écourtée.
Certains, trop tôt partis, montrent l’exemple, la voie à suivre, le chemin de lumière vers une existence à sensation, à forte pulsation par minute.
Au moment où j’écris ces quelques lignes, bien au chaud, planqué derrière l’écran de mon ordinateur, il fait un temps épouvantable dans la montagne. Alors je me souhaite un prompt rétablissement, et un jour viendra ou je pousserai à nouveau la porte de mon chalet, et sous la bourrasque je m’en irai Vivre.
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