Le bouquetin des Alpes, parfois solitaire, parfois au sein d’une harde



Au cours de ces derniers jours, je me suis mis en tête d’aller faire un peu de « varappe » dans la montagne, seul. « Varappe », ce terme désuet, d’une époque révolue, d’une époque ou les chaussures étaient de cuire aux lacets de rouge, d’une grande élégance. Les gens pouvaient les garder 25-30 ans. Une époque où tout n’était pas jetable, mais réparable. Aussi, ces chaussures n’avaient pas eu à traverser les trois quarts de la planète pour finir à nos pieds. Je souhaitais donc demander à la montagne l’autorisation de me laisser passer à quelques endroits un peu délicats. J’avais renoncé à ces passages il y a quelques décennies. Je fis demi-tour, ne me sentant pas d’aller plus haut. Je n’ai jamais eu honte de moi-même à faire demi-tour, même sur le moment. Toute la différence est là, entre le courage d’y aller, et la sagesse du renoncement. Après ces quelques décennies, je pense que c’est cette même sagesse qui m’a permis de franchir un à un tous ces passages « compliqué ». La montagne est pourtant toujours la même, la chute aurait été de la même hauteur, les lumières se seraient éteintes pour moi de la même façon. Seul mon état d’esprit a évolué. Ce n’est pas une victoire sur moi-même, encore moins sur la montagne. Nous avons fait corps, nous avons communié. Au sommet de l’un de ces passages, une petite harde de bouquetins était là, pas même surprise. Il y avait quelques Asters des Alpes aussi, par bouquet. Et aussi il y avait moi. J’étais à ma place, j’étais heureux, simplement.

L’Aster des Alpes, souvent par bouquet
La Joubarbe


 

Vous avez aimé cet article ? Vous avez une question ? Exprimez-vous dans le formulaire de contact ci-dessous. Votre adresse de messagerie ne sera jamais publiée. Merci !

* indique un champ requis

Vous appréciez cet article ? Partagez-le !