• Lever du jour sur les montagnes de Haute-Savoie, entre ombre et lumière
    Réflexions

    Juste avant le point du jour

    Au tout petit matin, juste avant le point du jour, là, dans ma montagne, est inscrit le sens d’une vie.À l’heure où les étoiles dansent encore dans l’encre noire.À l’heure où les tracas de la journée naissante, petits ou grands, n’ont point encore cheminé vers l’esprit.Pas même encore la première mélodie d’un oiseau n’est venue occuper l’air.Seule une brise fraîche ondule nonchalamment vers les basses vallées. Aucune réflexion profonde en cet instant.Pas de tergiversation, pas d’hésitation.Seule l’évidence m’accompagne, m’enveloppe et me réchauffe.L’évidence de se trouver exactement là où il le faut, là où je dois être : noyé dans ma Nature.Comme une disparition normale, volontaire, souhaitable. Sous le regard de…

  • Vieille ferme savoyarde avec potager, vaches allongées, poules en liberté et femme au travail sous la montagne
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    La ferme de ma tante

    L’une de mes tantes s’en est allée. Pas encore très âgée, un cancer l’a tout de même emportée.Sa vie durant, cette paysanne s’est démenée afin de donner à manger aux habitants proches de sa ferme.« Circuit court », dit-on maintenant, comme si les néo-paysans venaient d’inventer ce principe.Avec son mari, elle était propriétaire d’un troupeau d’une trentaine de vaches laitières.Le lait était apporté à la fruitière toute proche, puis transformé en fromage.Un grand et magnifique jardin potager produisait des légumes en abondance.Ma tante les vendait sur un marché une fois par semaine, mais surtout directement à la ferme,ainsi que tous les autres produits qu’une ferme peut fournir : lait, œufs, volailles… Au-delà des…

  • Enfants assis près de chèvres devant une ferme savoyarde, vaches et grand-mère en arrière-plan
    Souvenirs

    Là-haut, dans le bonheur

    🌄 Gamin, je passais presque toutes mes grandes vacances là-haut, sur les hauteurs de la vallée du Giffre, en Haute-Savoie. C’était dans les décennies 70/80. Un chalet d’alpage sans électricité, sans confort aucun. Une eau de source, depuis peu, coulait enfin jusqu’à la cuisine. Alentour, une pelouse d’herbe fine, fleurie et odorante, à l’orée d’une forêt de sapins pluriséculaires et bourdonnante. L’été venu, le vieux chalet accueillait toute une tribu de cousins et cousines d’une famille fort nombreuse. C’était le chalet de ma grand-mère. Nous ne le savions pas encore, mais nous étions l’ultime génération à grandir sans écrans. Le terme « internet » n’existait pas. « En bas », les écrans, loin d’être…